Pour retrouver la tribune en version PDF, cliquez ici : 20210212 Tribune Maroc
Depuis quelques semaines, le Maroc a connu deux évènements majeurs sur la scène internationale, évènements auxquels en tant que vice-présidente du groupe d’amitié France-Maroc à l’Assemblée nationale, je suis sensible.
Premièrement, les États-Unis ont reconnu la souveraineté marocaine de la Sahara Occidental (ce que les marocains appellent les “Provinces du Sud”). C’est un acte politique important. Il vient reconnaître ainsi le travail de qualité de la diplomatie marocaine, sous la conduite du Roi Mohammed VI, auquel je souhaite rendre hommage pour sa volonté de ramener la paix, notamment en ce qui concerne la coopération Nord – Sud/Sud.
Deuxièmement, le rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël. Cet acte est également structurant pour davantage de paix et de stabilité dans cette région du monde, une zone qui représente pour l’Europe un enjeu important de sécurité collective.
La position américaine, au-delà d’être un facteur de stabilisation politique, pourra également être un puissant levier de développement économique, notamment avec l’ouverture il y a quelques jours d’un consulat américain à dimension économique à Dakhla.
J’ai pu moi-même lors de mes deux visites dans la région de Dakhla me rendre compte du potentiel économique du Sahara marocain, notamment en ce qui concerne les énergies renouvelables. A ce titre, la région de Dakhla dispose de tous les ingrédients pour s’imposer rapidement comme LA région de l’économie verte et de l’économie bleue en Afrique et comme un véritable hub entre le Nord et le Sud. Pour en avoir parlé avec mes interlocuteurs Saharaouis sur place, j’ai la conviction que cette dynamique vertueuse ne pourra être que bénéfique pour les habitants de ce territoire.
La France et l’Europe se doivent de ne pas rester à l’écart de cette dynamique nouvelle.
Je sais bien qu’il existe encore des réticences et des résistances. Mais elles s’appuient sur des repères et des réalités géopolitiques aujourd’hui dépassés par le sens de l’histoire et les enjeux auxquels nous sommes désormais confrontés. Et nous devons progressivement faire en sorte de les lever.
Je souhaite que la France ne reste pas indifférente à cette nouvelle donne géopolitique et puisse envisager de hausser son niveau d’engagement en faveur du Sahara marocain, en adoptant une attitude pro-active sur cette question. Cela permettrait de conforter le rôle pivot dans la relation Europe-Afrique, notamment sur les questions de migration ou de lutte contre le terrorisme.
Dans ce nouveau contexte, la France, par ses liens historiques avec le Maroc et par son attachement au plan d’autonomie marocain, doit pouvoir jouer un rôle moteur pour initier un mouvement large de soutien au sein des instances européennes.
C’est ce que j’appelle de tous mes vœux.
Marie-Christine Verdier-Jouclas
Députée du Tarn
Vice-présidente du groupe d’amitié France-Maroc à l’Assemblée nationale