03 Avr 2019

Billet d’humeur face à la contestation des enseignants

Retrouvez, ci-dessous, un billet d’humeur rédigé par Marie-Christine Verdier-Jouclas, députée de la 2ème circonscription du Tarn, en réaction à la contestation des enseignants face au projet de loi pour une école de la confiance, présenté par Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale. 

 

Aujourd’hui, nous avons la chance d’être dans un pays libre, où la parole est libre, où les opinions et pensées sont libres, où le dialogue est possible et nous l’avons encore davantage prouvé depuis 3 mois avec le Grand Débat National.

Alors quand des personnes se permettent d’utiliser cette liberté pour biaiser et déformer l’information, jusqu’à mentir, je dis : trop c’est trop !

En ce moment l’actualité sur la réforme des écoles avec le projet de loi « Ecole de la Confiance » occupe beaucoup l’espace médiatique, mais de nombreuses Fake news sont diffusées.

 

Depuis ces trois dernières décennies, au niveau des réformes réalisées par l’éducation nationale, cette loi est la plus sociale de toutes les lois réalisées, avec 3 mesures phares. Mais avant de les nommer et de les expliciter, je vais d’abord démentir le plus gros mensonge parmi ce qui circule :

 

Non, les directeurs d’école ne vont pas être supprimés !

À ce jour, il n’y a pas de vrai statut de directeur, et la loi que nous avons votée renforce la fonction de directeur d’école comme elle renforce les écoles en milieu rural.

Nous mettons à disposition un outil supplémentaire pour justement sauver les écoles, et ce dispositif qui existe déjà a donné, par exemple, des résultats dans l’Ariège où une école a été maintenue grâce aux dispositions qui ont été prises. Nous parlons du projet de création d’établissement public des savoirs fondamentaux (EPSF) qui permet, si les acteurs locaux le demandent et le décident (communauté éducative, élus consultés et maîtres de la décision), d’associer une école à un collège, pour renforcer l’établissement scolaire et maintenir l’école. Le directeur de l’école sera toujours l’interlocuteur privilégié de la municipalité et des familles. Nous répétons : ce n’est pas une généralisation, c’est un outil à la disposition de la communauté éducative.

 

Je reviens maintenant aux trois mesures phares qui me permettront aussi de démentir encore des mensonges :

 

– Première mesure :

Avec l’école obligatoire à partir de l’âge de 3 ans, ce sont 25 000 élèves de plus qui seront scolarisés chaque année!

Les informations qui indiquent que nous allons fermer les écoles maternelles sont donc complètement incohérentes et en contradiction avec l’avancée de l’âge obligatoire de scolarisation que nous avons votée ! Au contraire, nous renforçons les écoles maternelles.

Alors pourquoi cette fausse information ? Parce que nous demandons aux établissements jardins d’enfants de se mettre aux normes dans les deux ans (la situation à ce jour n’étant pas satisfaisante) pour être transformés en écoles maternelles !

Contrairement aux personnes qui disent que nous fermons les écoles maternelles au profit des jardins d’enfants, nous leur répondons que c’est l’inverse !

Par ailleurs, en ce qui concerne les écoles maternelles, nous réformons la visite médicale : elle se fera de façon obligatoire pour tous les enfants entre 3 ans et 4 ans. A ce jour, 40 % uniquement des enfants effectuaient cette visite, à l’âge de 6 ans. (Il s’agit de la mise en œuvre d’une disposition de la stratégie nationale pour l’autisme 2018-2022)

 

– Deuxième mesure :

Nous mettons en place la garantie de formation pour les jeunes âgés de 16 à 18 ans. Aujourd’hui, les enfants doivent être scolarisés jusqu’à l’âge de 16 ans. Avec cette loi nous repoussons l’âge à 18 ans. Un jeune ne pourra quitter le cursus scolaire à l’âge de 16 ans que s’il réalise une formation ou s’il a un contrat de travail. (Il s’agit de la mise en œuvre d’une disposition du plan pauvreté).

 

– Troisième mesure :

Pré-recrutement des professeurs : nous renouons avec une belle tradition qui permettait de recruter des jeunes étudiants en seconde année universitaire pour qu’ils effectuent 8 heures de travail par semaine. Ces étudiants recevront une rémunération, cumulable avec leur bourse, qui peut atteindre jusqu’à 1000 euros/mois, et nous leur demanderons de soutenir les professeurs des écoles dans leur travail et de participer au dispositif « Devoirs faits ». Seuls les étudiants qui seront au niveau Master pourront remplacer un professeur absent. Je rappellerai qu’il n’y a pas si longtemps que cela, les professeurs d’écoles exerçaient leur métier avec un niveau inférieur au niveau de Master.

Ainsi, nous ne remplaçons pas les professeurs par des étudiants comme il est annoncé dans tous les tracts qui circulent, pour l’ensemble des raisons que je viens de vous évoquer. Et nous pouvons être fiers de cette mesure qui permet à des étudiants de sécuriser leurs études et leur parcours jusqu’au concours.

Cette mesure a été travaillée pendant plus de 6 mois avec les syndicats, contrairement encore à ce qui est dit et écrit.

 

Par ailleurs, comment peut-on s’émouvoir de l’article 1 de cette loi qui ne crée pas d’obligations nouvelles mais rappelle le devoir de neutralité des fonctionnaires dans le respect de la loi portant droits et obligations des fonctionnaires ! Alors que ce même article prévoit aussi le respect que doivent les familles et les élèves à l’institution scolaire et à ses personnels, y compris donc les professeurs ! Mais cela, personne n’en parle.

Et pour tous ceux qui s’intéressent à l’école inclusive pour les enfants en situation d’handicap, pour la première fois cette année, il y aura un recrutement, en amont de la rentrée, des Accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH). L’objectif est de prévoir une rencontre avec les parents en amont et ces accompagnants seront considérés comme des employés de l’éducation nationale, recrutés pour une durée de 3 ans minimum et avec une formation initiale de 60h.

 

Bref, vous l’aurez compris, je prends à cœur de rétablir les faits face à tous ces tracts erronés, diffusés partout, même devant les écoles ou dans les cartables des enfants, et face à ces fausses informations qui circulent aussi sur les réseaux sociaux.

Car cette loi comme l’a dit le Ministre Jean-Michel Blanquer, est de l’or mais elle est décrite comme si elle était du plomb !

Il est temps de partager et de diffuser ce qu’est réellement cette réforme, cette loi « Ecole de la Confiance ».

 

Soyez toutes et tous assuré(e)s de mon engagement.

Très sincèrement,

 

Marie-Christine Verdier-Jouclas

Députée du Tarn